Au Burkina Faso, le crédit octroyé au secteur agricole représente 3.5% du financement de l’économie. En dépit de l’existence d’Institutions de Micro Finance (IMF), l’offre de services financiers reste non ajustée (taux de bancarisation env. 22%) à la demande des petites entreprises, des paysans, des éleveurs (acteurs de l’économie informelle). Beaucoup d'institutions de microfinance et d'établissements financiers, prêtent aux acteurs de l’économie informelle à des taux assez exorbitants, de l'ordre de 18 - 24%, tout en exigeant des garanties. Cette situation conduit à de faibles investissements des exploitations familiales et entreprises agricoles, réduit leur compétitivité sur le marché et leur capacité de créer des emplois décents.
Le FONAFI (établissement public de l’Etat) se positionne en tant qu’instrument financier innovant pour accompagner les groupes vulnérables en particulier, les femmes et les jeunes du secteur rural (production et transformation des produits agricoles, artisanat) pour un accès durable aux services financiers adaptés et ajustés à leurs besoins. Il est doté d’un coût total de plus de 44 milliards F CFA.
Les ressources proviennent des subventions de l'Etat burkinabè, des emprunts rétrocédés, des contributions des partenaires techniques et financiers, notamment la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et la Coopération Suisse, des produits divers générés par les activités du Fonds, des dons et legs. Le FONAFI mettra les ressources à la disposition des prestataires de services financiers (PSF), décentralisés dans les 13 régions du pays, des lignes de crédit au taux de 3% pour permettre le financement des populations cibles à des conditions propices (taux de 10%).
Ainsi, environ plus d’un million de bénéficiaires sont visés par cet instrument de financements, dont 60% de femmes d’ici à l’horizon 2023. La Suisse, dans sa stratégie de soutien aux efforts du gouvernement dans le développement de politiques inclusives, félicite le gouvernement et s’engage à offrir aux exploitations familiales, aux petites entreprises, aux jeunes, aux femmes du secteur de l’économie informelle, les possibilités d’accroitre leurs activités.