Principe de travail et approche

L’engagement coordonné des différents instruments de la coopération internationale de la Suisse reflètera l’image de marque de son programme au Tchad ; la coordination entre les trois instruments devra faire preuve de flexibilité et visera l’amélioration des synergies dans la mise en oeuvre. La cohérence dans les interventions sera guidée par les besoins du contexte et les mécanismes de travail respectifs à chaque instrument. Les adaptations nécessaires se feront notamment au travers de visites de terrain conjointes ainsi que lors des sessions de planification et d’évaluation des résultats. Pour illustrer ce propos, la démarche pourra se faire, par exemple, dans l’inclusion des populations déplacées dans les chaînes de production de semences et par l’achat des semences produites par des paysans locaux par les organisations humanitaires. 

Le bénéfice de l’échange régional sur le plan thématique mais aussi au travers des projets régionaux sera recherché activement, notamment dans les projets spécifiques dans les domaines de l’éducation des peuples nomades et de l’élevage. Dans un contexte peu exposé à l’extérieur, il importe de rechercher de manière systématique des innovations développées dans d’autre pays aux conditions similaires. 

La mise en œuvre se concrétisera par des partenariats multiples. Au niveau central, la coopération suisse travaillera en particulier avec les ministères sectoriels, alors qu’au niveau décentralisé, elle travaillera avec les administrations déconcentrées ainsi qu’avec les autorités locales élues ou traditionnelles, la société civile et le secteur privé. Les mandataires de mise en œuvre seront appelés à renforcer ce lien entre le bailleur de fonds et les bénéficiaires locaux de tout niveau. 

Des stratégies spécifiques permettront une meilleure inclusion des jeunes. La capacité innovatrice des jeunes sera particulièrement recherchée par exemple dans l’utilisation des instruments technologiques de communication modernes en faveur du développement. 

En réponse à un contexte social tendu pouvant provoquer des conflits multiples, la gestion des projets sensibles aux conflits (GPSC) et l’analyse des conflits seront appliquées de manière systématique. C’est une des raisons pour lesquelles des appuis spécifiques seront portés aux peuples nomades. Ils sont non-seulement les plus défavorisés en termes d’indicateurs de développement, mais ils revêtent une grande importance en matière de gestion de grands espaces d’importance géostratégique. Ils sont par ailleurs impliqués dans les conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs.