06.05.2013

06.05.2013 - Ansprache von Didier Burkhalter an der Universität in Freiburg - Es gilt das gesprochene Wort

Rednerin/Redner: Bundespräsident, Didier Burkhalter (2014); Didier Burkhalter

Monsieur le Secrétaire général du Conseil de l’Europe,
Merci beaucoup de votre présence aujourd’hui en Suisse !
Monsieur le Recteur,
Merci de votre invitation !
Madame la Présidente du Conseil national,
Mesdames et Messieurs les représentants des Autorités,
Chers étudiants,
Chers jeunes visiteurs des pays du Conseil de l’Europe,
Mesdames et Messieurs,

C’était il y a 50 ans. C’était en juin 1963.
L’Europe, divisée, meurtrie  par un rideau de fer - qui était en fait une chape de plomb - l’Europe se battait pour son unité et pour la Liberté. Pour les libertés individuelles et les droits fondamentaux de chaque personne vivant sur ce continent.

Un homme, jeune, s’est dressé devant une foule immense, attentive, inquiète. Il s’est dressé et leur a tenu ces propos restés dans l’histoire : «Il y a 2 000 ans, la phrase la plus glorieuse était civis romanus sum («je suis citoyen romain»). Aujourd'hui, dans le monde de la liberté, la phrase la plus glorieuse est  Ich bin ein Berliner».

Il souligna que la situation de la partie Ouest de Berlin était la preuve éclatante qu’il fallait se battre pour la Liberté, les libertés. Le mur de Berlin – «offense à l’histoire» et «offense à l’humanité» - constituait dans son propos la preuve évidente et incarnée de l’échec d’un système qui opprimait ses citoyens.

Le président Kennedy ajoutait : «Notre liberté éprouve certes beaucoup de difficultés et notre démocratie n'est pas parfaite. Cependant, nous n'avons jamais eu besoin d'ériger un mur pour empêcher notre peuple de s'enfuir [... ] Tous les hommes libres, quel que soit l'endroit où ils vivent, sont des citoyens de Berlin. C'est pourquoi, en tant qu'homme libre, je suis fier de dire: Ich bin ein Berliner!»

Ces mots sont restés gravés dans la mémoire collective. Ces mots soulignent le contexte de division profonde de l’Europe et du monde en ce printemps 1963. Ces mots soulignent l’ampleur de l’offense qui était faite aux libertés humaines et aux droits fondamentaux dans une grande partie d’un continent qui, impuissant, constatait sa division.

C’est exactement à cette époque, un mois plus tôt, le 6 mai, 1963 que la Suisse était devenue le 17e membre du Conseil de l’Europe, événement que nous célébrons ce soir.

Cet anniversaire nous le marquons en votre présence M. le Secrétaire général, nous le marquons aussi en présence de 50 jeune provenant des onze pays ayant adhéré le plus récemment au Conseil de l’Europe. Onze pays qui étaient parmi les victimes de cette offense à l’humanité et qui souffraient de tout, mais de rien plus que du manque de liberté.

La Suisse a voulu marquer ces 50 ans en regardant l’avenir. Et l’avenir il se lit dans le regard des jeunes!

Lors de récents voyages, j’ai eu l’occasion de me plonger dans le regard des jeunes de Hébron, dans les yeux des enfants des bidonvilles de Bangkok ou dans le regard des enfants de déplacés du conflit armé, dans la banlieue de Bogota. Dans ces yeux tristes on peut lire toute la détresse et tout l’espoir du monde ! Tout l’espoir en une petite flamme. Une flamme qui grandissait et se nourrissait d’avenir lorsque nous parlions de la Suisse. La Suisse signifie à leurs yeux deux choses: la paix et la prospérité.

La paix et la prospérité nous semblent parfois acquises, tant nous avons la chance de les vivre, au jour le jour. Mais dans les yeux de ces enfants on redécouvre combien nous avons de la chance et combien nous devons nous battre pour préserver cette chance.

La paix et la prospérité sont deux valeurs fortes de la Suisse, des valeurs qui vont de pair avec la liberté. La liberté humaine ne peut pas se construire sans un socle de paix et de prospérité. Mais la liberté est en même temps la condition du développement durable de la paix et de la prospérité.

Mesdames et Messieurs,

Le 6 mai 1963, la Suisse faisait donc son entrée au Conseil de l’Europe. Le Conseil fédéral se félicitait à l’époque, dans sa réponse à l’invitation officielle du Comité des Ministres, de la création d’un «lien nouveau » et de la perspective d’une «voie nouvelle de collaboration internationale sur le plan européen».

La Suisse a choisi d’adhérer en 1963 car elle avait vu, durant les premières années de fonctionnement de l’institution, que le Conseil de l’Europe n’était pas le représentant d’un camp dans une Europe divisée (auquel cas la Suisse neutre et qui vise à l’universalité de ses relations serait restée à l’écart), mais que le Conseil incarnait et défendait des valeurs fortes. Des valeurs qui sont à la source même de l’idée suisse.

Des valeurs surtout qui n’appartiennent pas à un camp ou à un groupe, mais qui ont une résonnance et une appartenance universelle. Les droits de l’homme et les libertés fondamentales de la personne humaine, l’Etat de droit, la justice, la démocratie. Ce sont ces valeurs dont le Conseil de l’Europe se porte garant, qu’il vise à diffuser, à promouvoir et à défendre.

Ce lien nouveau - tissé entre le Conseil de l’Europe et la Suisse en 1963 - était donc construit sur le socle solide d’un héritage partagé de valeurs.
Ce lien nouveau s’est développé au fil des ans. L’appartenance de la Suisse au Conseil de l’Europe a eu un impact important sur l’évolution de notre pays. Les conventions du Conseil de l’Europe ont permis d’harmoniser des domaines juridiques-clé.

La Suisse est aujourd’hui partie à 117 conventions ou instruments du Conseil de l’Europe. Au premier rang figure évidemment la Convention européenne des droits de l’homme. Mais il y a aussi par exemple la Convention contre la torture ou la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales.

Certains textes – en particulier la Convention européenne des droits de l’homme – ont grandement contribué à renforcer et à moderniser notre cadre juridique. En se rapprochant de l’Europe, la Suisse a ainsi renforcé ses propres valeurs. Ce n’est pas un hasard si les droits fondamentaux tels qu’ils sont mentionnés dans la Constitution fédérale entièrement révisée de 1999 sont directement inspirés des formulations de la Convention européenne des droits de l’homme.

Mais, comme dans toutes les relations, les influences ne sont pas à sens unique. La Suisse a rapidement joué un rôle important à Strasbourg.

Sa longue expérience de la démocratie, son système politique libéral et fédéral, son habitude de mettre en valeur le cadre d’action local et régional , sa tradition de consultations des milieux concernés, son dialogue entre partenaires sociaux, son système de consensus, ses règles de protection des minorités, son approche basée sur le droit : ce sont autant d’éléments qui ont permis à la Suisse d’être écoutée, utile et influente au sein du Conseil de l’Europe. L’Assemblée parlementaire en particulier est une enceinte qui convient bien à l’esprit suisse.

Gonzague de Reynold,  qui fut professeur dans cette université, a déclaré il y a cinquante ans: «Le jour de l’admission de la Suisse au Conseil de l’Europe marque une date, c’est déjà un cliché que de le dire. Mais si l’on veut que cette date se marque à la fois dans l’histoire de la Suisse et dans l’histoire de l’Europe, il faut que nous apportions à l’Europe, avec les expériences que nous avons faites – et surtout notre grande et unique expérience du fédéralisme – la conscience que nous avons de notre personnalité».

Ce conseil s’est avéré juste et est devenu réalité ! Depuis 1963 de nombreuses Suissesses et de nombreux Suisses ont œuvré à ce grand chantier et ont «apport(é) à l’Europe la conscience que nous avons de notre personnalité».

J’ai pu constater, en me rendant à Strasbourg il y a quinze jours, pour y présenter le message du Conseil fédéral devant l’Assemblée parlementaire à l’occasion de ce jubilé, que la Suisse jouit au sein du Conseil de l’Europe d’une grande reconnaissance.

Ich möchte diese Gelegenheit nutzen, um im Namen des Bundesrates den zahlreichen Personen zu danken, die sich seit fünfzig Jahren für unser Land und seine Werte in Strassburg einsetzen. Sie tun dies im Rahmen der parlamentarischen Versammlung und seiner Organe, im Kongress der Gemeinden und Regionen, im europäischen Gerichtshof für Menschenrechte, in zahlreichen Expertengruppen, in der Konferenz der internationalen Nichtregierungsorganisationen oder im Sekretariat des Europarats. Die Arbeit der Schweizer in all diesen Gremien war und ist wertvoll: sie tragen massgeblich dazu bei, unsere gemeinsamen Werte weiterzubringen.

Nicht nur durch wichtige Rechtstexte sondern auch oft durch einen direkten, lokalen oder regionalen Einsatz oder in ganz konkreten Fällen durch die Urteile des Europäischen Gerichtshofs für Menschenrechte. Diese Arbeit fördert unsere Werte und verbessert das Leben der Bürgerinnen und Bürger Europas und der Schweiz.

Durch ihren Einsatz im Europarat drückt die Schweiz in erster Linie ihre Verbundenheit mit ihren eigenen Werten aus. Den Werten, die im Mittelpunkt ihrer Identität sind: eine Welt der Freiheit zu schaffen, des Friedens, der Gerechtigkeit, der Demokratie und des Rechts – Werte, die sich in der Schweizerischen Verfassung finden und die es den Menschen erlauben, Perspektiven aufzubauen.

Diese Werte scheinen uns heute so selbstverständlich, dass wir manchmal vergessen, wie hart dafür gekämpft werden musste. Und wir vergessen manchmal auch, dass jenes, was hier selbstverständlich scheint, anderswo noch eine Utopie ist.

Le Conseil de l’Europe joue un rôle essentiel en la matière, en particulier par le mécanisme, remarquable, de la Cour européenne des droits de l’homme. Cette cour est une promesse faite à chaque individu sur le continent, une promesse que ses droits et libertés seront protégés contre l’arbitraire.

Et, malgré les obstacles, c’est très largement une promesse tenue, car chaque citoyen européen peut recourir à Strasbourg s’il estime atteint dans de ses droits fondamentaux.

La Cour et la Convention européenne des Droits de l’homme jouent le rôle de «Sentinelles de la Liberté» sur notre continent.

La volonté de l’Union européenne d’adhérer à la Convention européenne des droits de l’homme souligne d’ailleurs, si besoin était, l’importance-clé de ce mécanisme sur notre continent.

Les réformes de la Cour et du Conseil devront impérativement être poursuivies, afin que ces institutions gagnent en efficacité et préservent leur crédibilité. Nous devons assurer que la promesse faite continuera d’être tenue.

Le Conseil doit continuer à lutter efficacement pour la démocratie, l’état de droit et les libertés fondamentales.
La Cour doit continuer de garantir l’accès à chaque citoyen et doit pouvoir rendre ses jugements dans des délais raisonnables.

Bien sûr, les Etats n’apprécient pas de perdre à Strasbourg. La Suisse n’est pas une exception à cet égard. Mais le fait d’accepter la juridiction d’un tribunal qui est le garant des libertés et des droits fondamentaux des individus, un tribunal qui veille à ce que ces valeurs soient respectées aussi par les Etats; cela, Mesdames et Messieurs, c’est le signe évident d’une démocratie mature. Les Etats-parties à la Convention européenne des droits de l’homme soulignent ainsi qu’ils placent les libertés fondamentales des individus au dessus du pouvoir des gouvernements. De cela, les Etats concernés ont toutes les raisons d’être fiers.

J’aimerais dire à la jeune génération ici présente, elle qui est l’avenir de la Suisse et l’avenir de l’Europe, qu’elle ne doit jamais croire que ces droits sont acquis. Vous devrez toujours être prêts à vous engager pour eux. Pour étendre les droits de l’homme là où cela est nécessaire et pour assurer qu’il n’y aura pas de retour en arrière.

Car tout cela n’est pas si ancien. Cela ne fait par exemple que 71 ans que la Suisse a aboli la peine de mort au plan civil et seulement un peu plus de vingt ans dans son code pénal militaire. Dans d’autres pays on peut faire les mêmes constats pour de nombreux droits. Si la proclamation de certains droits est parfois ancienne, leur réalité est souvent récente et parfois fragile.

Dans un tel combat il y a des avancés et des reculs, on voit aujourd’hui des pays, hors d’Europe, qui avaient introduit des moratoires reprendre les exécutions. C’est notamment le cas en Inde.  D’autres - et heureusement ils sont plus nombreux – progressent sur la voie du moratoire puis de l’abolition de la peine capitale. C’est le cas notamment en Afrique.

Aujourd’hui à l’occasion de la célébration des 50 ans de son adhésion au Conseil de l’Europe, la Suisse appelle solennellement le Belarus, dernier Etat européen à ne pas avoir renoncé à la peine de mort, ainsi que les Etats-Unis et le Japon, Etats observateurs du Conseil de l’Europe, à agir avec détermination en faveur de l’instauration d’un moratoire, puis d’une abolition de la peine de mort.

Nous lançons cet appel tout simplement parce que cela est juste. Parce que la peine capitale est inutile, inefficace et illégitime. Et parce que le droit à la vie et l’interdiction de la torture et de traitements inhumains ou dégradants font partie des droits fondamentaux de la personne humaine.
 
Mesdames et Messieurs,

La promotion des droits de l’Homme, de l’Etat de droit, de la démocratie – les valeurs sur lesquelles est bâtie l’Europe – sont pourtant anciennes. Nous les trouvons inscrites dans la Déclaration des droits de l’Etat de Virginie, en 1776, dans la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789, ou dans la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne de 1791 rédigée par Olympe de Gouges.

Nous avons eu le plaisir, juste avant le début de cette cérémonie, de ré-inaugurer la sculpture «droits humains» (Menschenrechte) de l’artiste bâloise Mme Bettina Eichin en son nouvel emplacement, dans le foyer de ce bâtiment. Cette œuvre nous présente ces trois textes fondateurs. Cette sculpture se trouvait jadis vers les trois Confédérés au cœur du Palais fédéral. Elle a aujourd’hui trouvé une nouvelle demeure dans cette université. Puisse-t-elle rayonner et rappeler à la jeunesse de Fribourg, de Suisse et d’Europe qu’elle doit rester vigilante et continuer à se battre pour maintenir les valeurs qui appartiennent à toute l’humanité et qui sont profondément inscrite dans le patrimoine génétique de la Suisse et de l’Europe!

Dear Guests,

We have seized the opportunity of this fiftieth anniversary to invite fifty young people to celebrate with us. They come from countries in which the Council of Europe is particularly active: Albania, Armenia, Azerbaijan, Bosnia and Herzegovina, Georgia, Macedonia, Moldova, Montenegro, Russia, Serbia and Ukraine. They are here with us tonight.

Dear young visitors,

You have dedicated one week to study and promote the values of the Council of Europe and of Switzerland. In your home countries you promote them within different organizations, specifically on youth-related topics. I am pleased to welcome you tonight here in Fribourg at the end of your “tour de Suisse”.

“Fribourg” means literally “free city” so I couldn’t imagine a better place to celebrate the freedom and the fundamental rights of the human being.

We wanted to celebrate the 50th anniversary of Switzerland‘s adhesion to the Council of Europe with you - as delegates of the European Youth - and to focus our thoughts towards the future of Europe – the next 50 years. And you, with your Swiss friends here present, the youth of Switzerland and Europe together - you incorporate the future of this wonderful continent!

I would like to congratulate you for your commitment to stand up for Europe’s values and for the Humans rights. And I can only tell you: keep on! You too are the sentinels of freedom!

Ces jeunes venus des 11 pays devenus les plus récemment membres du Conseil de l’Europe ont, dans leur tour de Suisse d’une semaine, notamment pu découvrir notre approche en matière de résolution des conflits, lors d’une visite dans le canton du Jura et dans le Jura bernois.

Ils ont aussi pu, hier, vivre la démocratie «incarnée», en prenant part à la Landsgemeinde de Glaris.

L’an dernier j’avais assisté à ce grand moment de la vie publique en compagnie de mon épouse et en présence de mon collègue autrichien: quelle belle impression que de voir, quatre heures durant, un peuple entier rassemblé sur une place de village débattre respectueusement puis voter. Et le tout sans impatience, malgré quatre heures de pluie battante!

Hier, vous avez eu le soleil et la leçon aura été d’autant plus belle!

Mesdames et Messieurs,

La jouissance des droits et des libertés, la construction de la paix permettent de poser les bases pour penser à des perspectives. Malheureusement la situation des jeunes en Europe est, dans beaucoup de pays, toute autre que facile. En beaucoup d’endroits il manque la croissance économique et il manque les perspectives. Le taux de chômage de jeunes est dramatiquement élevé en de nombreux pays.
C’est un danger pour l’avenir de ces pays et de notre continent. C’est pourquoi la Suisse veut s’engager.

Elle le fait à travers sa contribution à la cohésion de l’Union européenne et à travers sa coopération internationale, qui augmentera fortement ces prochaines années, le Parlement ayant voté un crédit de plus de 11 milliards pour 4 ans – soit un franc par jour et par habitant - qui permettra d’atteindre les 0,5% du revenu national brut en 2015.
La Suisse contribue à la stabilisation économique du continent à travers le FMI, dans un effort plus que proportionnel, ses entreprises créent aussi de très nombreux emplois ici et ailleurs.

La Suisse réfléchit aussi au lancement de projets permettant de promouvoir l’apprentissage dual dans d’autres pays notamment du Sud européen. Notre système de formation professionnelle produit d’excellents résultats en Suisse, comme nos jeunes visiteurs ont pu s’en rendre compte lors de leur séjour. Face aux défis de notre temps, la Suisse veut se montrer responsable et solidaire!

Mesdames et Messieurs,

La Suisse emmené sa personnalité à Strasbourg. Ce faisant cette date que nous célébrons aujourd’hui, celle de l’adhésion de la Suisse au Conseil de l’Europe, s’est bel et bien marquée profondément à la fois dans l’histoire de la Suisse et dans l’histoire de l’Europe.

Si les droits de l’homme et les libertés fondamentales ont été renforcés et étendus dans notre pays au cours du demi-siècle passé, c’est en bonne partie le résultat de ce lien nouveau créé, à travers le Conseil de l’Europe, entre notre pays et ses partenaires européens.

Les pays européens ont ensemble réussi à créer, sur notre continent, un espace au sein duquel le droit prime largement sur la puissance. Ce que le Conseil de l’Europe appelle «la prééminence du droit» est essentiel pour le développement et pour la prospérité, pour la sécurité et pour la stabilité, mais surtout pour la garantie des droits et des libertés des citoyens.

En ce sens on peut dire que l’Europe ressemble plus à la Suisse qu’il y a 50 ans.

Grâce au travail du Conseil de l’Europe et grâce à la Cour européenne des droits de l’Homme, l’Etat de droit est une réalité dans une grande partie de l’Europe.
 
Je dis «dans une grande partie de l’Europe» parce que le travail n’est pas achevé, loin de là. 
Cet héritage commun, ce socle de valeurs de notre continent n’est pas encore rendu accessible à tous les habitants d’Europe. Deux Etats en sont encore absents et le respect de ces valeurs n’est pas garanti sur un certain nombre de territoires en proie à des conflits gelés.

Des progrès restent aussi à faire dans plusieurs Etats-membres. Il faut agir plus ou moins fortement mais il faut agir partout, oui, même en Suisse, car l’objectif, l’idéal n’est jamais complètement atteint.

Oui, le président Kennedy avait donc aussi raison «Notre liberté éprouve certes (des) difficultés et notre démocratie n'est pas parfaite».
Le travail doit continuer, pour que les buts que nous nous sommes fixés ensemble soient atteints et que les droits que nous avons promis de protéger, le soient effectivement. Mais il est aussi juste de préciser que les Etats qui respectent la liberté et la démocratie n’ont «cependant (…) jamais eu besoin d'ériger un mur pour empêcher (leurs) peuples de s'enfuir».

Il y a 2 000 ans, la phrase la plus glorieuse était civis romanus sum. Aujourd'hui, dans une Europe réunifiée et dans le monde de la liberté, la phrase la plus glorieuse est peut-être «Je suis citoyen d’un pays qui adhère aux valeurs du Conseil de l’Europe»

Une affirmation qu’on pourrait peut-être traduire malicieusement ici ce soir par «Ich bin ein frei Bürger»!

Mesdames et Messieurs,

On le voit: ce lien nouveau, comme l’appelait le Conseil fédéral, ce lien créé le 6 mai 1963 a un passé glorieux et un bel avenir devant lui!

Je vous remercie de votre attention.


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