22.10.2018

Ginevra, 22.10.2018 – Discorso del consigliere federale Ignazio Cassis in occasione di un incontro sul tema «Contributi della natura all’Agenda 2030» organizzato nel quadro del 70° anniversario dell’Unione internazionale per la conservazione della natura. Fa fede la versione orale.

Oratore: Capo del Dipartimento, Ignazio Cassis; Cassis Ignazio

Altesse,
Mesdames les Directrices générales,
Monsieur le Président du Conseil d’Etat,
Monsieur le Directeur,
Excellences, Mesdames et Messieurs,

Benvenuti, Bienvenue , Wilkommen !

Auguri ! Tous mes vœux à l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) pour ses 70 ans !
Ce n’est pas rien, la plupart d’entre nous à 70 ans sont à la retraite, mais l’UICN n’a pas de signes de fatigue et a devant elle de nombreux défis !

Genève internationale et son esprit
Depuis la création de la Société des Nations en 1919, la Genève internationale est la mère du multilatéralisme Ou bien une grand-mère, puisqu’elle fêtera l’année prochaine ses 100 ans.

Même si centenaire, la Genève internationale est axée sur le futur. Elle relève les défis du XXI siècle, tels que la gouvernance de l’internet, la cybersécurité, la science et la diplomatie.

La Maison de la Paix, où nous nous trouvons aujourd’hui, est aussi un exemple de cette évolution.

Le multilatéralisme fait face aujourd’hui à un monde évolutif, multipolaire, bien différent de celui des années ’50 du siècle dernier. Des projets novateurs sont en train de le préparer pour le futur :
-  Un de ces projets, et le plus important en ampleur, est la réforme lancée par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Elle veut plus d’efficience dans le monde onusien. Le système multilatéral doit se réinventer pour garder sa crédibilité. 
-  D’autres projets, comme celui de recherche lancé en automne 2017 par l’HEID (et co-dirigée par la prof. Andonova présente aujourd’hui), visent à expliquer la montée des partenariats publics-privés dans le système multilatéral et leur impact sur les objectifs de gouvernance mondiale, y compris la durabilité. (titre du projet “Effectiveness of Partnerships for Advancing the Sustainable Development Goals: Behavioural Pathways and Impacts”)

UICN
L’UICN fait partie de cette planète du multilatéralisme. Elle encourage et assiste les sociétés dans la conservation de l'intégrité et de la diversité de la nature. L'utilisation équitable et durable des ressources naturelles est l’un des grands défis de notre temps.

L’organisation est également une excellente représentante de l’esprit de Genève. Elle encourage la collaboration entre une diversité d’acteurs, des scientifiques aux gouvernements, des entreprises privées aux ONGs. En intégrant dans ses projets les connaissances des populations locales, elle obtient des résultats équilibrés pour répondre aux besoins des générations présentes et futures.

Et, facteur intéressant, l’UICN place l’individu au centre du développement durable et elle vise le bien-être humain. L’équilibre entre individu et société est une des grandes questions philosophiques de toute démocratie.

Quelques exemples :
- Au Ghana, l’UICN collabore avec des entreprises agricoles pour faire en sorte que la récolte et la transformation d’une huile de valeur commerciale d’un arbre autochtone (Allanblackia) contribuent à restaurer l’habitat naturel et profitent aux communautés locales.

- En Jordanie, en collaboration avec le ministère de l’Environnement, l’UICN s’emploie à revitaliser le fleuve Zarqa, le plus pollué et surexploité du pays. Le fleuve alimente en eau 65% de la population totale de la Jordanie et plus de 90% des petites et moyennes industries du pays.

L’écologie et la protection de l’environnement
Vous le savez bien : la conservation de la nature, qui fait partie du développement durable, et la croissance économique ne sont pas incompatibles !

Les nouveaux modèles économiques prennent soin de l’environnement et permettent de répondre aux besoins individuels.

Les compagnies d’électricité prenant des mesures de protection des oiseaux, et les opérateurs touristiques qui s’engagent pour des meilleures pratiques de l’éco-tourisme, en sont de bons exemples. Autre exemple : les cimenteries – qui produisent près de 5% des émissions mondiales de CO2 – qui s’engagent dans des projets ambitieux de reforestation. La matière première de la cimenterie d’Untervaz dans les Grisons provient des carrières Fenza et Haselboden, gerées par Holcim. Comme mesures de compensation une végétation sèche a été plantée sur trois hectares, créant un habitat précieux pour des insectes et des plantes rares.

Mesdames et Messieurs, l’écologie est l’affaire de tous !

Les philosophes Thomas Hobbes et John Locke estiment qu'un bon gouvernement est celui qui protège les droits dont les êtres humains sont « naturellement » dotés. Il ne s’agit pas seulement, des propriétés matérielles. L’homme a aussi « en propriété » sa liberté, sa santé, sa sécurité, tout ce qui lui permet de vivre et constitue en quelque sorte son domaine vital.

Science et innovation, secteur de l’eau
La crise de l’eau est un des défis les plus importants de notre siècle. La pression démographique, le changement climatique et l’urbanisation ont un impact très important sur les ressources en eau et les écosystèmes qui y sont liés.

La Suisse gère depuis la nuit des temps son capital hydraulique. Par des partenariats avec le secteur privé elle assure la sécurité en eau de chacun.

Elle est aussi active à l’étranger. Elle travaille par exemple au Vietnam - le deuxième plus grand pays producteur de café au monde - avec les plus grandes multinationales et le Ministère d’Agriculture pour réduire l’eau consommée par l’irrigation des 500'000 petites exploitations agricoles. Cela conduira à une économie en eaux usées et coûts de production, à hauteur d’environ 240 CHF par agriculteur et année.

Dans tous les cas, la Suisse est convaincue du potentiel de l’eau en tant que source de coopération et de paix. Nous appelons cette approche Blue Peace.

Les liens entre l’eau, l’alimentation et l’énergie sont un bon exemple de la façon dont le milieu naturel est intimement connecté au bien-être humain, au développement, à la sécurité et à une coexistence pacifique. L’UICN a un rôle important à jouer dans tout cela.

UNESCO
Je souhaite également relever le rôle de l’UICN dans le cadre de la Convention du patrimoine mondial de 1972. Cette Convention est devenue la plus importante référence de l’UNESCO auprès du grand public.

L’UICN y tient le rôle d’organisation consultative pour les biens naturels. Un rôle essentiel pour appuyer les Etats dans leur volonté de protéger la diversité biologique, les paysages exceptionnels et les formations naturelles.
 
La Suisse en a fait l’expérience avec la nomination du site « Haut lieu tectonique suisse Sardona », un bien où l’on peut littéralement lire géologiquement la formation des Alpes qui se trouve à la croisée des cantons de Glaris, St-Gall et des Grisons.

Il y a 3 sites naturels inscrits au patrimoine mondial en Suisse : outre Sardona,
- il s’agit du bien « Alpes suisses Jungfrau-Aletsch », qui comprend l’impressionnant glacier d’Aletsch,
- et du bien « Monte San Giorgio », dans mon canton, le Tessin, qui renferme des fossiles marins inestimables.

Mon pays compte sur l’UICN pour l’aider à répondre avec objectivité, sans dogmatisme, aux risques du changement climatique ou de l’installation d’infrastructures. Nous collaborons d’ailleurs de manière proactive avec l’UICN pour dispenser aux acteurs suisses des formations sur l’efficacité de la gestion des biens du patrimoine mondial.

Par exemple, les réserves forestières intégrales fédérales de la Vallée de Lodano au Tessin et la forêt du Bettlachstock dans le canton de Soleure, qui ont un statut de protection très élevé selon les critères établis par l’UICN.

Conclusion
Nous vous souhaitons à tous au sein de l’UICN plein succès pour vos activités futures dans le monde ainsi qu’une grande réussite dans vos efforts de conservation de la nature !

Soyez assurés, Mesdames et Messieurs, du plein soutien et de la coopération étroite de mon pays, qui est l’un des Etats fondateurs de l’UICN en 1948. Nous poursuivons tous les mêmes objectifs.

Albert Einstein disait : « Ce qui reste éternellement incompréhensible dans la nature, c’est qu’on puisse la comprendre. »

Probablement il avait raison, mais nous pouvons continuer à la protéger tout en la comprenant seulement partiellement.

Grazie per l’attenzione !


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Ultima modifica 06.01.2023

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