26.02.2018

Ginevra, 26.02.2018 - Allocuzione del consigliere federale Ignazio Cassis alla conferenza sul disarmo - Fa stato la versione orale

Oratore: Cassis Ignazio; Capo del Dipartimento, Ignazio Cassis

Madame la Présidente,
Monsieur le Secrétaire général,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
 
Je suis très heureux d'être ici parmi vous à Genève, pôle international du dialogue et de la paix. C’est pour moi un honneur de prendre la parole après le Secrétaire général des Nations Unies. Je salue son message clair et me fais l’écho de l’appel au sursaut qu’il a adressé à cette Conférence.

Mon pays soutient pleinement l’objectif visant à relancer les efforts en matière de désarmement et à revitaliser les organes de désarmement.

Nous attendons avec intérêt l’ « agenda pour le désarmement » annoncé par le Secrétaire général. Nous l’encourageons à prendre des mesures ambitieuses et ciblées. Le désarmement a besoin d’une nouvelle impulsion et d’un nouveau leadership.

La situation internationale en matière de sécurité est aujourd’hui plus instable qu’elle ne l’a jamais été depuis la fin de la guerre froide. Dans un monde multipolaire  et fragmenté, la tendance est au réarmement plutôt qu’au désarmement.  Cette réalité est très préoccupante.

Aujourd’hui, je souhaiterais parler de quatre défis que nous devons relever ensemble:

Le premier concerne le risque croissant d’affrontement nucléaire.

Les tensions et les menaces liées au nucléaire deviennent des préoccupations de premier plan pour la communauté internationale. En tout premier lieu, ceci concerne le cas du programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée.

Nous appelons la RPDC à se conformer à toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU et à cesser tout développement d’armes nucléaires et de missiles balistiques. Il est grand temps pour tous les acteurs concernés de réduire les risques nucléaires et d’écarter la menace d’un affrontement. La Suisse est convaincue qu’il est essentiel, outre l’application de sanctions et de pression politique, de maintenir le dialogue afin de parvenir à une solution politique.

Nous saluons le dialogue qui émerge entre la République de Corée et la RPDC et nous encourageons les efforts de l’étendre à d’autres acteurs. La Suisse est prête à faciliter de telles discussions si cela est souhaité par les parties.

La crainte d’une guerre nucléaire n’est pas seulement liée à la situation dans la péninsule coréenne. Les États dotés d’armes nucléaires modernisent et renouvellent leurs arsenaux. Mon message à cet égard est clair:

• Nous devons prévenir une nouvelle course aux armements nucléaires. Il ne nous faut pas plus d’armes; il nous faut plus de dialogue.

• Nous devons aussi nous opposer tout abaissement du seuil d’utilisation des armes nucléaires; nous devons au contraire rendre encore plus impensable le recours aux armes nucléaires.

Créer un monde sûr sans armes nucléaires est une tâche colossale. La Suisse ne se fait aucune illusion : réaliser cet objectif ne sera pas facile. Nous devons toutefois le poursuivre sans relâche. Les conséquences humanitaires catastrophiques que provoquerait l’emploi d'armes nucléaires doivent nous inciter à redoubler d’efforts en faveur du désarmement. Il importe pour la survie de l’humanité que les armes nucléaires ne soient plus jamais utilisées, quelles que soient les circonstances.

L'affaiblissement des normes existantes constitue un deuxième défi.

• L’interdiction de l’emploi des armes chimiques a été mise à mal par leur utilisation répétée dans le conflit syrien. La communauté internationale se doit d'apporter une réponse forte et collective. Les enquêtes réalisées en Syrie parlent un langage clair. Nous devons à présent prendre des mesures visant à lutter contre l’impunité afin de renforcer la norme contre l’emploi des armes chimiques.

• L’accord sur le programme nucléaire de l’Iran est soumis à des tensions. Nous nous tenons aux côtés de tous ceux qui continuent de soutenir et de mettre en œuvre cet accord important.

• Le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (Traité FNI) connaît aussi des difficultés. Nous appelons les parties à respecter cet accord de réduction des armements, qui s'est avéré fondamental pour la stabilité en Europe.

• Enfin, des signes inquiétants indiquent que les États dotés d’armes nucléaire font marche arrière sur des mesures de désarmement agréées. La crédibilité de ces engagements est essentielle pour préserver le régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires. 

Un ordre international fondé sur des règles contribue à la sécurité de tout un chacun. La protection de cet ordre est l’une des priorités de la Suisse.

Le troisième défi a trait aux conséquences humanitaires des armes sur les civils dans les conflits armés. Pendant que nous sommes réunis ici, l’horreur de la guerre est en train de s’abattre sur des enfants, des femmes et des hommes dans une banlieue de Damas. Beaucoup trop de victimes innocentes y sont assassinées. Les hôpitaux, le personnel médical et leurs patients, des travailleurs humanitaires qui tentent de sauver des vies sont les cibles d’attaques. Une action collective est absolument nécessaire pour renforcer le respect et l’application du droit international humanitaire. Nous devons apporter une plus grande protection aux victimes de conflits armés – aux hommes, aux femmes comme aux enfants. La Suisse salue l’adoption, samedi par le Conseil de sécurité, de la résolution 2041 et demande à toutes les parties de la mettre immédiatement en oeuvre.

Pour reprendre les propos du Secrétaire général: nous devons adopter des mesures pratiques et préventives pour préserver les vies humaines du fléau de la guerre.

Enfin, le quatrième défi porte sur les nombreuses incidences en matière de sécurité des progrès technologiques. L’intelligence artificielle, la nanotechnologie, la biochimie et la génétique profiteront grandement au développement de l’humanité. Mais elles conduiront aussi à la mise au point de nouvelles armes et changeront la nature des guerres. Nous devons débattre des cadres de gouvernance mondiale si nous voulons pouvoir orienter ces évolutions. La maîtrise des armements ne constitue qu’un des aspects d'une action mondiale.

Le Secrétaire général est le mieux placé pour lancer une initiative à l’échelle du système des Nations Unies afin d'empêcher l’utilisation malveillante de ces technologies, et nous attendons avec intérêt son prochain rapport sur la question.

Madame la Présidente, Monsieur le Secrétaire général, Excellences,

Si nous voulons relever ces défis, il nous faut un système multilatéral efficace qui puisse instaurer un climat de confiance et prévenir les conflits et les crises humanitaires.  Cela exige un mécanisme de désarmement plus fonctionnel.

La Conférence du désarmement joue un rôle particulier dans ce mécanisme. Elle doit se montrer à la hauteur de ses responsabilités. Le fait que la Conférence du désarmement n’ait pas été en mesure d’accomplir des progrès dans les domaines prioritaires, tels que l’élaboration d’un traité relatif aux matières fissiles, le désarmement nucléaire ou la prévention d’une course aux armements dans l’espace, a une incidence négative sur la sécurité mondiale. Une autre conséquence est que ces questions sont progressivement traitées en dehors du cadre de la Conférence. Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, adopté par vote à New York, en est un bon exemple.


Il est important pour la Suisse que la Conférence du désarmement sorte de l’impasse dans laquelle elle se trouve depuis plus de vingt ans. Il faut pour cela adopter une approche nouvelle et pragmatique.

La décision que cette Conférence a prise il y a dix jours est encourageante. Elle peut désormais désigner des coordonnateurs pour cinq organes subsidiaires. Cette étape jette les bases d’un travail de fond pour 2018.

Cette décision donne, premièrement, l’occasion de se diriger progressivement vers l’entame de négociations. La Suisse a toujours soutenu l’ouverture de négociations sur les thématiques centrales de la Conférence.

Nous nous tenons prêts à contribuer à l’élaboration des éléments de traités. 

Deuxièmement, la décision ouvre aussi la porte à l’élaboration d’accords politiquement contraignants. Il s’agit là d’une étape pragmatique importante.

Troisièmement, la Conférence peut à présent répondre aux nouveaux défis stratégiques liés à la technologie dont je parlais précédemment.

Madame la Présidente, Monsieur le Secrétaire général, Excellences,

Pour contribuer efficacement à relever les défis mondiaux, la Conférence devrait s’ouvrir plus largement et faire intervenir tous les acteurs pertinents.

Elle devrait examiner les demandes des États qui souhaitent devenir membres. Et enfin, elle devrait impliquer les milieux universitaires et industriels.

Nous ne pouvons faire abstraction du contexte stratégique difficile. C’est toutefois précisément dans ce genre de situation qu’une action multilatérale est nécessaire.

Genève bénéficie d’un dense réseau de compétences dans les domaines de la maîtrise des armements, des affaires humanitaires, des droits de l’homme, du commerce, de la santé et de la science, et offre ainsi des possibilités uniques de relever ces défis.

Mettons à profit ces possibilités. Tirons le meilleur parti de la Conférence du désarmement. Elle constitue un instrument essentiel pour parvenir à un monde plus stable et plus pacifique.


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