Ukraine : Karin Keller-Sutter participe à la réunion extraordinaire des ministres de l’intérieur des États Schengen – la solidarité et la protection des frontières au centre des discussions

Communiqué de presse, 28.03.2022

La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter était à Bruxelles le 28 mars 2022 pour la réunion extraordinaire des ministres de l’intérieur des États Schengen consacrée à la crise ukrainienne. Les ministres ont discuté en particulier de la coordination européenne en matière d’accueil des personnes à protéger en provenance d’Ukraine, des enjeux de sécurité et de la maîtrise des frontières extérieures. La cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) a informé ses homologues que près de 17 200 Ukrainiens avaient trouvé refuge en Suisse à ce jour. Elle a déclaré que la Suisse était disposée, dans le cadre d’une initiative européenne, à accueillir des personnes en provenance de Moldavie.

La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a loué, lors de la rencontre, les efforts communs déployés par les États Schengen pour maîtriser cette crise. La Suisse continuera de se montrer solidaire et d’apporter sa contribution. La cheffe du DFJP a salué la proposition de la présidence française du Conseil de coordonner l’accueil des réfugiés à l’échelle européenne au moyen de la plateforme de solidarité mise en place. Une coordination européenne est indispensable pour prendre en charge les personnes réfugiées dans les pays voisins de l’Ukraine et les transférer dans d’autres pays européens. La Suisse participera à cette initiative, a dit Madame Keller-Sutter.

Plateforme européenne pour l’enregistrement des personnes à protéger

Les ministres se sont aussi intéressés à la question de l’enregistrement des réfugiés et du partage de données entre les pays d’accueil. La présidence du Conseil souhaite mettre en place une coordination dans ce domaine également pour éviter que les personnes ne puissent s’enregistrer dans plusieurs pays. La Commission européenne a présenté à cette fin un plan en dix points, qui prévoit notamment la mise en place d’une plateforme permettant aux pays européens de partager les informations concernant les réfugiés et leur statut. « Il est important de bien enregistrer les personnes à protéger, afin de savoir exactement qui nous accueillons, autrement nous en subirons les conséquences dans quelques mois », a expliqué Madame Keller-Sutter à Bruxelles.

Juste équilibre entre protection des victimes et sécurité au sein de Schengen

Un des défis majeurs de cette crise est de trouver un juste équilibre entre la protection des victimes d’une agression militaire et le maintien de la sécurité dans l’espace Schengen, a en outre estimé la conseillère fédérale. « Nous devons empêcher que des criminels se glissent parmi les personnes à protéger. C’est pourquoi nous sommes particulièrement attentifs aux cas de traite d’êtres humains et à la protection des mineurs. »

La Suisse accueillera des personnes en provenance de Moldavie

La cheffe du DFJP a déclaré que la Suisse était disposée à contribuer à soulager la Moldavie en accueillant un contingent de 500 personnes à protéger, un ordre de grandeur similaire aux engagements des Pays-Bas et de l’Irlande. Environ 100 000 personnes en quête de protection se trouvent actuellement en Moldavie, qui ne fait pas partie de l’espace Schengen. Différents États de l’UE et de Schengen sont disposés à en prendre en charge 14 500 au total. La Commission européenne coordonne la répartition entre les pays. Avant leur transfert, les personnes sont soumises à un contrôle de sécurité et à un examen de santé. Madame Keller-Sutter avait informé le Conseil fédéral du contingent prévu pour la Suisse le 25 mars 2022. Le Conseil fédéral comme les cantons ont donné leur accord lors de la consultation.

À Bruxelles, la conseillère fédérale a par ailleurs renouvelé la proposition de la Suisse de mettre des experts à la disposition de Frontex pour un engagement à la frontière avec l’Ukraine. L’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes compte actuellement près de 300 agents mobilisés dans les pays voisins de l’Ukraine. La présidence française a indiqué que cet effectif pourrait être porté jusqu’à 2600 agents. La sécurité est un enjeu essentiel dans cette crise humanitaire et Frontex a un rôle important à jouer dans la protection des frontières extérieures, a souligné la cheffe du DFJP.

Le ministre ukrainien de l’intérieur s’adresse aux membres du Conseil

Le ministre ukrainien de l’intérieur Denis Monastirsky s’est adressé par visioconférence aux ministres de l’intérieur des États Schengen. Après avoir exposé à ses homologues la situation actuelle en Ukraine, il les a appelés à renforcer leur aide, en particulier pour l’évacuation et l’accueil de personnes fuyant les zones de combats. Monsieur Monastirsky a par ailleurs dénoncé les viols et les pillages que commettraient des soldats russes.

Madame Keller-Sutter a également mis la rencontre à profit pour des entretiens bilatéraux, notamment avec la ministre allemande de l’intérieur Nancy Faeser et avec le ministre autrichien de l’intérieur Gerhard Karner.


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Département fédéral de justice et police