Ukraine : Karin Keller-Sutter à Bruxelles pour la réunion des ministres européens de l’intérieur

Communiqué de presse, 03.03.2022

La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a participé le 3 mars 2022 à la réunion des ministres de l’intérieur des États Schengen qui s’est tenue à Bruxelles. Les discussions se sont une nouvelle fois concentrées sur la prise en charge des personnes en quête de protection qui ont fui l’Ukraine et le soutien aux pays voisins. La Suisse se montre solidaire. Le nouveau Conseil Schengen, créé sur proposition de la présidence française, a aussi tenu sa première séance.

La guerre en Ukraine et la prise en charge des personnes en quête de protection ont été au cœur des discussions des ministres de la justice et des affaires intérieures réunis à Bruxelles. Les ministres européens ont décidé d'activer le mécanisme prévu dans la directive européenne de 2001 relative à des normes minimales pour l'octroi d'une protection temporaire afin d'accueillir des réfugiés en provenance d'Ukraine.

Accorder une protection sans formalités excessives en Suisse également

La directive sur la protection temporaire ne s'applique pas directement à la Suisse en tant qu'État associé. La cheffe du Département fédéral de justice et police a réaffirmé la disposition de la Suisse à accueillir des réfugiés ukrainiens. Elle entend soumettre une proposition au Conseil fédéral afin d'accorder une protection le plus rapidement possible et sans formalités excessives aux Ukrainiens contraints de fuir leur pays. Instruction a en outre été donnée aux autorités de contrôle aux frontières d'autoriser l'entrée des ressortissants ukrainiens même s'ils ne remplissent pas les conditions (par ex. passeport biométrique). « La position de la Suisse est très claire : ce qui compte à présent, c'est d'apporter notre aide, de manière rapide et pragmatique, à tous les niveaux », a dit Madame Keller-Sutter.

Les ministres étaient par ailleurs unanimes quant à la nécessité d'assurer la protection des frontières extérieures de Schengen dans cette situation extraordinaire. Des agents de Frontex sont postés le long de la frontière ukrainienne et près de 150 experts supplémentaires seront détachés dans les prochains jours en Pologne, en Hongrie, en Roumanie et en Slovaquie. Madame Keller-Sutter a réitéré à Bruxelles la proposition de la Suisse de mobiliser des experts supplémentaires en contrôle des frontières pour soutenir l'agence Frontex dans la crise actuelle, estimant qu'au vu des enjeux de sécurité à la frontière extérieure, il est d'autant plus important de garantir la sécurité à l'intérieur de l'espace Schengen.

La question d'un soutien coordonné à l'ordre du jour du Conseil Schengen

Le nouveau Conseil Schengen, créé sur proposition de la présidence française du Conseil de l'UE et auquel la Suisse participe en sa qualité d'État associé, a tenu sa première séance à Bruxelles. Les ministres se sont penchés sur l'état général de l'espace Schengen en se fondant sur un « baromètre Schengen ». Cet outil livre des indicateurs sur l'état de la situation aux frontières intérieures et extérieures, sur les mouvements migratoires à l'intérieur de l'UE, sur la sécurité intérieure et sur les risques sanitaires. Il doit permettre de définir des mesures communes et d'apporter un soutien, le cas échéant, à des États Schengen.

La France propose de créer une plateforme de solidarité afin de coordonner, dans toute la mesure du possible, le soutien aux pays particulièrement impactés par cette crise. Des mécanismes de coordination aussi simples que possible sont nécessaires, de manière à canaliser le soutien projeté et à éviter les doublons. La Suisse entend apporter sa contribution pour garantir une bonne coordination des mesures.

Entretiens bilatéraux sur la situation des réfugiés et sur des réformes

En marge de la réunion, la conseillère fédérale a aussi eu l'occasion de s'entretenir avec le ministre roumain de l'intérieur Lucian Nicolae Bode et avec le ministre slovaque de l'intérieur Roman Mikulec. Madame Keller-Sutter leur a exprimé la solidarité de la Suisse avec la Roumanie et la Slovaquie et sa grande reconnaissance d'avoir ouvert leurs portes aux réfugiés ukrainiens. La cheffe du DFJP a aussi eu des échanges avec la ministre allemande de l'intérieur Nancy Faeser, la ministre norvégienne de la justice et de la sécurité Emilie Enger Mehl et avec le ministre néerlandais des migrations Eric van der Burg.


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