Vaste pays entouré de zones conflictuelles, les problèmes sécuritaires se sont aggravés ces dernières années au Niger. Les déplacements des acteurs humanitaires et du développement sont restreints dans la majeure partie du pays. Les agences diplomatiques et les bureaux de coopération ne peuvent plus se déplacer dans une grande partie du territoire nigérien. Dans une autre partie du pays, les missions de terrain nécessitent un motif professionnel inévitable et le transport vers ces régions se réalise uniquement par voie aérienne.

Pays très fragile, chaque année 20% à 30% de la population nigérienne souffre d’insuffisances alimentaires et nutritionnelles et nécessite des assistances d’urgence. Depuis 2012, Diffa, région la plus éloignée de Niamey (2 jours de voiture, plus de 1'300 km), subit une importante crise humanitaire avec l’arrivée de plus de 150'000 personnes fuyant les exactions au Nigéria. Mais aussi dans l’ensemble du territoire, des actions de développement sont demandés par les autorités.

Tenant compte de l’aggravation sécuritaire et de la croissance des interventions humanitaires dans les zones reculées du Niger, les agences des Nations Unies ont demandé à leur  service aérien (UNHAS) de s’installer au Niger en 2008. Répondant à un réel besoin, l’UNHAS facilite depuis la mise en place de déplacements fiables et sécurisés sur tout le territoire, de même que l’acheminement de matériel humanitaire.

Ainsi, l'UNHAS offre un service qui répond aux besoins des programmes en permettant un suivi approprié et régulier de leur mise en œuvre. Le bureau de coopération et ses partenaires profitent également de ce service, qui lui permet d’assurer le suivi de ses programmes sur le terrain auprès des populations les plus vulnérables et enclavées, frappées par des crises structurelles (gestion et accès aux ressources naturelles) et conjoncturelles (sécheresses etc.). Sans un engagement financier conjoint avec les autres donateurs présents, il existe un fort risque de réduction, voire suspension, de l’accès aux populations les plus pauvres du Niger, spécifiquement dans les zones les plus reculées. Ce programme contribue donc à la mise en œuvre et au suivi d’interventions en faveur de la sécurité alimentaire et nutritionnelles, la protection et le respect des droits fondamentaux des populations les plus vulnérables. En garantissant l’accès à des zones d’insécurité et aux populations y vivant, il contribue au maintien des interventions humanitaires et de développement, et donc à la réduction des conflits.

En contribuant à ce service collectif, la DDC deviendra membre du comité de pilotage de l’UNHAS et veillera au possible désengagement de ce service aérien en cas d’installation d’une compagnie aérienne fiable et sécurisée ou en cas d’amélioration du contexte sécuritaire.

CHF 5 million / 10 ans à partir du 01/12/2015