Agriculture et sécurité alimentaire

Agriculteur en train de travailler un champ de maïs au Nicaragua
Agriculteur en train de travailler un champ de maïs au Nicaragua ©SDC

Dans de nombreaux pays en développement, l'agriculture demeure un secteur d'activité très important qui contribue à la sécurité alimentaire et souvent, de manière significative, à l'économie nationale. En soutenant les paysans au niveau de la production, de la commercialisation de leurs produits et de l'utilisation durable des ressources naturelles, la DDC contribue de manière déterminante à la réduction de la pauvreté à l'échelle mondiale.

Engagement de la DDC dans le monde

Développement économique local

En dépit du rôle prépondérant que joue le secteur agricole dans l’économie nationale avec 27% de contribution à la formation du PIB en 2019, les exploitations agro-pastorales sont peu performantes. En 2021, environ 2'800’000 personnes ont besoin d’une assistance alimentaire dont 344’400 personnes en situation d’« urgence » et la pauvreté touche principalement les ménages agricoles. 

Au Burkina Faso, les ménages ruraux représentant environ 80% de la population totale, vivent essentiellement des activités de production, transformation et commercialisation des produits agricoles (végétal, élevage et environnement).

La production et la transformation des produits agricoles sur les cinq dernières années, se sont améliorées dans l’ensemble. On note une hausse de 29,2% de la production des cultures vivrières et un accroissement du taux de commercialisation qui passe de 22% en 2016 à 27% en 2019. Cependant, cette performance reste insuffisante pour réduire significativement la pauvreté, réduire le chômage des jeunes et assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en particulier en milieu rural. Le secteur agricole est sous pression à cause des crises sécuritaire, du changement climatique et plus récemment sanitaire (COVID-19). Pour la période de soudure (juin à Aout) de 2021, la population vulnérable qui nécessiterait une assistance immédiate serait d’environ 2'800’000 personnes dont plus 344’000 personnes en situation d’« urgence » qui auront besoin d’assistance alimentaire. Le taux de pauvreté demeure très élevé avec une incidence en milieu rural de 47,5% contre 13,7% en milieu urbain. Le milieu rural majoritairement agricole contribue à 92% à l’incidence de la pauvreté nationale.

En point de mire de la DDC

Le soutien de la Suisse vise le développement des exploitations familiales et entreprises agricoles résilientes qui contribuent à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, saisissent les opportunités du marché et créent des emplois décents et des revenus durables.

Dans cette perspective, la Suisse s’engage aux côtés du gouvernement du Burkina Faso pour:

Accès à l’alimentation: Plus de 2,8 millions de personnes ont besoin d’assistance immédiate soit 10 % de la population totale. Ces populations sont concentrées dans les régions d’insécurité notamment le Sahel, l’Est et le Nord qui accueillent principalement les personnes déplacées internes.

La Suisse contribue à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations en soutenant les petites exploitations et leurs organisations pour une gestion, une production et un stockage durable des denrées alimentaires, apportant une assistance humanitaire immédiate pour les populations en situation de crise, en renforçant l’assistance alimentaire et nutritionnelle et préservant les moyens d’existence des déplacés internes et les communautés hôtes.

Amélioration de la résilience des populations face aux changements climatiques, insécurité et crises sanitaires. Les exploitations agricoles familiales base du système alimentaire sont fortement affectées par les changements climatiques et les bio-agresseurs (chenilles légionnaires, épizooties, etc.) ce qui impacte négativement sur les moyens de subsistance des populations et la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays. L’insécurité est une source de vulnérabilité qui dégrade davantage les conditions de vie des populations.

La Suisse accorde une importance à la lutte contre le changement climatique, en valorisant par exemple l’utilisation et la valorisation des produits forestiers non ligneux tout en préservant leur potentiel de production. Elle soutient les agriculteurs et les éleveurs et agropasteurs pour l’adoption de technologies (irrigation, information agro-météorologique, etc.) afin qu’ils puissent adapter leurs pratiques agricoles et d’élevage face aux aléas climatiques en vue de préserver leurs moyens de subsistance et faciliter les mouvements de transhumance du bétail (eau, infrastructures pastorales, etc.) pour prévenir des conflits communautaires agriculteurs-éleveurs. La Suisse soutient aussi des mécanismes nationaux de gestion, d’assistance alimentaire et de relèvement des personnes vulnérables affectées.

Promotion de l’entreprenariat agricole pour la création d’emplois et revenus décents au profit des populations en particulier les femmes et les jeunes. Les populations rurales vivant majoritairement de l’agriculture de subsistance sont les plus affectées par la pauvreté. Les jeunes ruraux qui sont les plus touchés par le chômage et le sous-emploi sont vulnérables aux propositions de recrutements des groupes extrémistes violents et à l’immigration illégale.

La Suisse soutient le développement des opportunités économiques, créatrices d’emplois décents, notamment pour les jeunes et pour les femmes, en vue de rendre l’agriculture plus rentable. Dans cette optique, la Suisse promeut le renforcement du partenariat avec le secteur privé, le développement des chaînes de valeur, l’accès aux services financiers adaptés et l’accès aux marchés pour les produits agricoles et agroalimentaires. La Suisse soutient également les mécanismes nationaux pour l’inclusion financière afin de favoriser l’accès des exploitations agricoles et les petites et moyennes entreprises agricoles aux services financiers durables.

L’approche triple Nexus

Dans un contexte sahélien marqué par des crises agricoles, pastorales et humanitaires récurrentes, la Suisse va renforcer la complémentarité entre les actions humanitaires, de développement et de promotion de la paix (prévention et gestion pacifique des conflits) permettant ainsi de conduire des actions d’urgence tout en créant les conditions et les perspectives de développement économiques indispensables pour la cohésion nationale.