La conférence de haut niveau de l’OSCE sur le climat à Vienne était consacrée aux conséquences du changement climatique sur la sécurité et la stabilité dans l’espace de l’organisation. Elle a mis en évidence, au niveau régional, le lien entre changement climatique et sécurité, dont le Conseil de sécurité de l’ONU avait débattu dans une perspective mondiale trois semaines auparavant.
Dans son discours, la secrétaire d’État a souligné que les conséquences du changement climatique sont perceptibles dans l’ensemble des pays de l’OSCE. Ce phénomène multiplie également les risques en matière de sécurité et de stabilité et, à plus long terme, sape les efforts en faveur du climat et du développement. En organisant cette conférence, l’OSCE peut renforcer la sensibilité des acteurs politiques aux enjeux sécuritaires du changement climatique, ce qui apparaît plus important que jamais au vu de la perte de la biodiversité, de la destruction de l’environnement et de la pollution. « Ces phénomènes constituent une triple crise pour notre planète », a déclaré la secrétaire d’État.
Renforcer la coopération et l’innovation pour élaborer des solutions
Lors de la conférence, la secrétaire d’État Livia Leu a donc plaidé pour un resserrement de la coopération aux niveaux régional et mondial.
Concrètement, elle a proposé d’approfondir les relations avec d’autres organisations régionales telles que l’Union africaine ou, au niveau mondial, avec le mécanisme de sécurité climatique de l’ONU. Elle a également insisté sur l’importance de recourir aux connaissances scientifiques et aux nouvelles technologies. « Les systèmes d’alerte précoce sont essentiels pour agir rapidement en anticipant les événements extrêmes et éviter le pire. »
La Suisse est très active dans ce domaine. Elle fournit notamment une contribution importante à l’Initiative sur les systèmes d’alerte précoce aux risques climatiques (CREWS), qui prévoit un mécanisme de financement pour répondre aux besoins des pays les moins avancés et des petits États insulaires concernant la mise en place de systèmes efficaces. En permettant d’intervenir rapidement en amont des événements extrêmes dans les pays vulnérables, ces systèmes contribuent concrètement à la prévention des conflits.
Impact de la guerre en Ukraine sur l’environnement
La secrétaire d’État Livia Leu a souligné qu’au delà des énormes souffrances humaines qu’elle cause, la guerre en Ukraine illustre la gravité de l’impact des conflits armés sur l’environnement. Elle a rappelé les conséquences qu’aura à long terme la destruction du barrage de Kakhovka, non seulement sur les populations civiles, mais aussi sur la capacité du pays à faire évoluer ses systèmes énergétiques vers la neutralité climatique.
La Suisse s’engage en faveur de la reconstruction de l’Ukraine à long terme. À cette fin, elle œuvre en accord avec les principes de l’Agenda 2030 pour le développement durable et en se fondant sur les Principes de Lugano, lesquels ont été adoptés l’année dernière lors de la conférence sur la reconstruction de l’Ukraine afin d’établir une référence commune pour le processus de reconstruction politique.
Compte tenu de la crise de confiance entre les États participants, qui s’est encore aggravée en raison des tensions géopolitiques, la Suisse poursuit son engagement pour que l’OSCE conserve à long terme son rôle essentiel dans la gestion des crises en Europe. Pour la Suisse, l’organisation constitue depuis toujours un pilier de la sécurité européenne. La question du changement climatique est dans ce contexte d’une extrême importance.
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