L’engagement de la DDC pour la culture crée des espaces de dialogue dans des contextes fragiles

En 2019, des centaines de violations du droit à la libre expression artistique ont été documentées dans le monde entier. Ces violations vont de la censure au meurtre d’acteurs culturels, en passant par des restrictions de voyage, des menaces, des poursuites, des accusations, des arrestations et des peines de prison. La plupart des cas de violence physique directe se sont produits dans les pays du Sud. La majorité des cas de censure en revanche ont été répertoriés dans les pays du Nord. La DDC encourage, dans différents pays, des projets visant à soutenir le travail des artistes dans des contextes fragiles.

La culture aide à surmonter les conflits et à promouvoir la paix

Dans les pays confrontés à une crise ou un conflit, l’art et la culture créent des espaces de dialogue pacifique et de réflexion sociale qui n'existeraient pas autrement. La musique, par exemple, peut réunir des personnes issues de pays en conflit les uns avec les autres; un film peut exposer des points de vue auxquels les populations d'autres pays n’ont pas accès; le théâtre peut amener les membres de différents groupes ethniques à se produire ensemble. L’art et la culture recréent alors des liens au sein de sociétés fracturées et aident à résoudre de vieux conflits, brisant ainsi la spirale de la violence.

Conformément à son mandat, la DDC est présente dans des régions fragiles touchées par des conflits. Elle intègre souvent des projets culturels dans les programmes qu’elle met en œuvre sur place. Prenons l’exemple du programme culturel de la DDC en Afrique du Nord. Il participe à la construction de sens et d'identité et fournit une contribution à la lutte contre la radicalisation et à la stabilité dans la région.

«Soutenir une scène culturelle vivante est une façon de promouvoir la paix dans ces pays. Lorsque les conflits et l'absence de liberté d'expression altèrent la vie quotidienne, l'art et les activités culturelles ouvrent un espace de normalité et permettent d’engager une réflexion sur des sujets délicats». C’est ainsi que Christian Frutiger, vice-directeur de la DDC et chef du domaine Coopération globale, a résumé le rôle de l'art dans des contextes fragiles, lors de la conférence «Art at Risk».

Objectifs visés: le développement à long terme et la démocratie

La Suisse elle-même rassemble différentes cultures sur son territoire. Elle sait par expérience combien la réflexion culturelle et artistique sur les antagonismes sociaux est fondamentale pour le bon fonctionnement d’une démocratie. C’est pourquoi la préservation de la diversité culturelle est une composante de la politique suisse, sur le plan tant intérieur qu’extérieur.

La DDC intègre cette approche dans ses projets de développement et de gouvernance à long terme. «En plus de la liberté de la presse, l’existence d’une scène artistique et culturelle libre est essentielle au bon fonctionnement des sociétés démocratiques. Elle peut notamment aider les jeunes sur place à entrevoir des perspectives et à participer au dialogue public», précise Christian Frutiger.

La conférence «Art at Risk», qui se termine samedi, est organisée par l'institution suisse Artas Foundation, en collaboration avec la Haute école d’art de Zurich (ZHdK) et la DDC. Quelque 150 artistes, représentants d'organisations de coopération internationale et de création artistique du monde entier, y participent. Cette conférence interactive favorise les échanges par-delà les frontières et les disciplines et permet un apprentissage mutuel.

Informations complémentaires

Aide au développement : la culture créée des espaces qui encouragent le dialogue
Art at Risk Conference (en)
L’art et la culture – des vecteurs de changement social
Politique Culture et développement

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